CHANTS DE L'AMABIE

( Duprilot/Roux)

chants

I

La plaine en moi crie
Pour vous enfermés
O toi piste claire
Porte mon coeur
Mes traits dans l'aube
Ce mal n'est rien face à ma liberté
Je viens de murs souterrains
Que la lumière inverse
(le 2 mai 2020)

II

Je pose pour endormir un courant
Je vois pour vous la lucarne
Du jour qui défigure
J'assieds l'espace
Crois au miroir
J'aime des îles
Avec vos yeux
( le 2 mai 2020)

III

Visage creux comme un ventre
Je marche avec cette réplique en moi
Une poupée à naître embrasée
Sa gorge de corail avec mes angoisses
Je sème des cercles des visages
Entre guetteur aveugle et langue au paradis+
Des fossiles sans âme des conques enrouées
Un jeu d'où vos rêves sortent
Un désert après l'autre aimant le présent
Votre personnage ayant porté cette aventure
Sans disparaître avant de démasquer le meilleur
( le 3 mai 2020)

IV

Que je te ressemble
A la fin d'un monde
Qu'importe le cube
Aujourd'hui fermé
Les angles de fièvre
Qui te font me fuir
Je viens pour t'éloigner
Dit mon bec en forme de bouche
( le 3 mai 2020)

V

Sous la trappe carrée une corde en moi
Vous garde avec autant de mains
Que j'ai d'appels en regardant là-haut
Sous la banquise une danse est restée bleue
Il n'est pas d'angle qui ne disparaisse en plein
jour Vos silhouettes brûlent
Cordes qui saignent
Nous ressortirons par chaque bloc
( le 5 mai 2020)
Il n'y a pas que le bec ouvert
Qui soit offert au printemps
Le crâne est partagé
Par la liane fendillée d'un masque
Faux bourgeon que les yeux dépassent
Ne comprenant pas ce qui s'imprime ailleurs
Ce qui déclare l'homme écarté
Avec sa fête morte
( le 6 mai 2020)

VI

Il n'y a pas que le bec ouvert
Qui soit offert au printemps
Le crâne est partagé
Par la liane fendillée d'un masque
Faux bourgeon que les yeux dépassent
Ne comprenant pas ce qui s'imprime ailleurs
Ce qui déclare l'homme écarté
Avec sa fête morte
( le 6 mai 2020)

VII

Laissez vos chaises labyrinthiques
Si vous désirez un autre continent
Gravissez l'escalier car je vous démasque
Des mains je grave cette plume en feu
Des ailes me retrouvent
Quand je vous regarde marcher sans relief
Respectant telle distance
Entre vos corps perdus
Quand me grandir face à tant de coeurs
Désigne des paysages pour nous y rejoindre
Prions pour que l'ombre confinée
S'accompagne d'espace bleu
( le 7 mai 2020)

VIII

Mettre en scène le vide?
Ombres parties sans adieu
Rester masquée pour jouer profondément
Case rayée par cette épidémie
O cette grêle intérieure à travers le souffle!
Bois de chaise blanche écoutant la fin
La plage grise montant jusqu'aux murs
Qui se retourne
Esquisse un angle mort
( le 7 mai 2020)

IX

Je suis la comédie
Pour une entrée aussi difficile
Que votre changement d'espace
Quelle poussière me crayonne
Me prépare au deuil ?
Ma généalogie naturelle aura guidé ce faux
printemps Alors que le monde réel résonne en vous pour
s'évader+!
( le 10 mai 2020)

X

Il n'est pas de rencontre éloignée du ciel
Que j'embrasse la colonne claire
Et ce qui naîtra par une médaille
Repoussera le monstrueux dans mon ombre
Le courage nécessaire au chant
Quand se masquer dénude l'amour!
Le reste du corps tremble si près
Que l'horizon n'est qu'un trait
Entre terre et muraille
Le cri
Si grand
Qu'il est sacrifice
( le 10 mai 2020)

XI

De l'aube
Sur la peau
Racines
Pupilles
Ivoire incrusté
Que vaut l'intérieur+
Chacune de ses figurines+?
( le 10 mai 2020)

XII

La mer et moi sur le banc souterrain
Appelons cette lumière avec vos pas
Trois queues de sirène pour s'équilibrer
Une statuette en corail
Imaginent le bas face à votre marche
Je m'envole masquée dans le vide
Aucun angle n'atteint ma nudité
Aucun faux espoir découpé dans un mur
( le 20 mai 2020)

XIII

Nuit bleue dans le chant
Donne à ma vie un jeu
Sans tête baissée
Clé si grande
Qui efface des carrés
Soit ma ligne enfuie
( le 20 mai 2020)